Environnement
Des chiens pour lutter contre les pertes en eau potable
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Elles s’appellent Taïky, Kyrie et Shanky et avec leur maîtresse Nathalie Delon de la société Kyroc, elles ont cherché durant deux jours des fuites sur le réseau d’Eau cœur du Périgord sur les communes de Saint-Astier et Grignols.
Seulement deux équipes spécialisées en France
Une méthode originale qui se développe en France, même si les professionnels sont peut nombreux. « Nous sommes deux équipes en France avec trois chiens chacune à faire ce type de recherches » , explique Nathalie Delon cyno technicienne en recherche canine de fuites.
Ces chiens sont spécialement dressés pour détecter les odeurs, même infimes de chlore présentes dans l’eau potable ce qui permet la détection des points de fuite.
« Le principe reste le même qu’avec toute recherche avec des chiens.C’est un travail sur la mémorisation de l’odeur qui est associée à une récompense », Nathalie Delon, cyno technicienne en recherche de fuites.
Jusqu’à un kilomètre de réseau couverts en 20 minutes
Nathalie fait sentir à Taïky une petite fiole contenant de l’eau issue du réseau et la chienne se met au travail.
Il ne lui faut pas longtemps pour marquer l’arrêt et signaler ainsi la présence d’une fuite. « Le temps moyen de recherche olfactive selon les chiens et les conditions météorologiques est d’environ 20 minutes, après on laisse l’animal se reposer. Si le terrain ne comporte pas trop d’obstacles tels que des clôtures, cela permet de couvrir environ un kilomètre de réseau », poursuit Nathalie Delon.
Un travail qui se fait en collaboration avec Véolia, délégataire d’Eau cœur du Périgord sur le secteur. « Nous travaillons toujours avec des techniciens réseaux qui nous disent où orienter nos recherches. Ils nous guident et nous, nous guidons notre chien », précise Nathalie Delon.
Un gain de temps pour les techniciens
Une méthode qui permet à Véolia de gagner un temps précieux. « Cette méthode permet vraiment d’améliorer nos recherches », explique Laurent Larenaudie, technicien en recherche de fuites chez Véolia. " Sans eux nous devrions partir du réservoir et fermer des vannes au fur et à mesure pour rechercher les fuites par accoustique. En fermant des vannes on augmente le débit de l’eau ce qui permet de détecter les fuites au son. On utilise aussi une méthode par injection de gaz, mais ça prend beaucoup de temps ».
Plus efficace en milieu rural
Une méthode particulièrement adaptée au milieu rural. « Le terrain doit être perméable pour que l’odeur remonte, c’est donc plus compliqué en ville », explique Nathalie Delon.
« Ça nous permet vraiment de passer par des endroits où l’on ne peut pas passer habituellement car ils sont peu accessibles », David Dantas technicien en recherche de fuites chez Véolia.
Une fois la fuite repérée, Nathalie Delon prend des photos et les coordonnées GPS de la fuite qu’elle transmet à Véolia qui intervient dans les plus brefs délais. « Le but c’est de perdre le moins de temps possible et d’intervenir rapidement pour ne plus perdre de ressource en eau », explique Renaud Decrouen, responsable de service Isle et Dordogne chez Véolia.
Préserver la ressource en eau
Car pour Eau cœur du Périgord la préservation de la ressource en eau est une priorité et cela passe par la recherche des fuites.
« On prélève environ 9 millions de m3dans la nature et on en facture 7 millions cela veut donc dire que 25 % de l’eau que l’on traite pour la rendre potable n’arrive pas au robinet », Stéphane Dobbels, président du syndicat Eau cœur du Périgord.
« Notre objectif c’est d’arriver à un taux de rendement de 80 % en 2040 et de 85 % en 2050 », poursuit Stéphane Dobbels, président du syndicat Eau cœur du Périgord. « Ça passe donc par le renouvellement du réseau qui arrive en fin de vie puisqu’il a en moyenne 70 ans. Jusqu’à ce que nous reprenions cette compétence, le taux de renouvellement était de 0,5 à 0,6 % par an. Pour renouveler l’ensemble du réseau dans des délais raisonnable il faudrait que nous atteignions les 2 % par an. Nous en sommes aujourd’hui à 1 % par an, c’est déjà une belle progression ».
L’animal comme complément de la technique
Et Stéphane Dobbels est aussi conquis par la méthode, « cette méthode faisait partie des propositions contractuelles de Véolia dans le cadre du nouveau contrat qui nous lie. On voit l’avantage d’utiliser les chiens dans des milieux accidentés. C’est plus efficace que les systèmes habituels et plus de 90 % des fuites sont détectées. Parfois il faut faire des investigations plus ou moins longues pour localiser la fuite alors que le chien la localise précisément. »
Un plus pour Renaud Decrouen, « c’est une méthode assez exceptionnelle en Dordogne même si on a déjà fait des recherches avec un autre syndicat, mais l’intérêt est certain. L’animal vient en complément de la machine et de l’homme pour trouver plus rapidement les fuites. »
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